Yann Gouniot a remporté la dernière Coupe de l'América en tant que régleur de grand voile à bord du Class América "Alinghi". Retour sur une interview réalisée avant le début de sa campagne au sein du team suisse...
Après quatre America's Cup avec des syndicats français et presque dix ans d'absence dans le circuit des Class America, Yann Gouniot revient à ses premiers amours. Cette fois aux côtés du Defender Team Alinghi avec qui il a signé il y a un an... interview.
Pourquoi ce retour dans la Coupe aux côtés de l'équipe suisse ?
La Coupe m'a toujours passionnée. Malheureusement, dans les campagnes françaises de 1983, 1987, 1992 et 1995, nous n'avons jamais pu atteindre le sommet. En 2000, j'avais déjà très envie d'intégrer l'équipe de Team Alinghi, mais à l'époque, ils privilégiaient les recrues anglo-saxonnes. J'avais déjà navigué avec Jochen Schuemann et Jordi Calafat en Corel 45 à cette époque. Ces derniers temps j'ai fait la Nation Cup avec eux puis la Moet Cup à San Francisco et c'est là que j'ai gagné mon ticket. C'est passionnant parce que l'équipe est en place depuis longtemps et dispose d'un superbe background.
Quel est ton rôle au sein de l'équipe ?
Je suis régleur de grand-voile, un poste également occupé par Warwick Fleury, car tous les postes sont doublés. Je m'occupe également des voiles et du gréement en liaison avec les designers américains Mike Schreiber (pour les voiles) et Dick Kramers (gréement et structure). Comme mon premier poste, c'est d'être sur l'eau, je fais l'interface entre la partie navigation et le design. Mais je n'ai pas navigué sur le bateau pendant les Actes. Je suis sur le chase boat et je regarde ce qui se passe ailleurs sur les autres défis, ce qu'ils font sur leurs voiles. On apprend toujours un tas de choses en observant.
Justement, comment vois-tu l'évolution des voiles et des gréements ?
Sur les grand-voiles, ça se jouera sur les ronds de chute, avec certainement des cornes plus importantes. Sur les voiles d'avant, il y a également beaucoup de choses à faire, mais là, je n'en dirai pas plus. Quant aux gréements, les mâts seront plus légers mais avec la même raideur. Il y aura également beaucoup de travail sur l'aérodynamisme.
Le Defender Team Alinghi ne semble pas infaillible sur ces Actes ...Il faut savoir que le bateau sur lequel nous naviguons n'a pas changé depuis 2003. Il n'y a pas eu de développement, c'est le même qu'il y a un an et demi. Alors que BMW ORACLE Racing navigue avec de nouvelles voiles, nous utilisons celles qui nous ont servi pendant le premier ou le deuxième round robin de la dernière Coupe. L'objectif, il ne faut pas l'oublier, c'est 2007. Rien ne sert de dépenser de l'argent et de l'énergie trop tôt.
Le Defender Team Alinghi ne semble pas infaillible sur ces Actes ...Il faut savoir que le bateau sur lequel nous naviguons n'a pas changé depuis 2003. Il n'y a pas eu de développement, c'est le même qu'il y a un an et demi. Alors que BMW ORACLE Racing navigue avec de nouvelles voiles, nous utilisons celles qui nous ont servi pendant le premier ou le deuxième round robin de la dernière Coupe. L'objectif, il ne faut pas l'oublier, c'est 2007. Rien ne sert de dépenser de l'argent et de l'énergie trop tôt.
Quel est votre programme après les Actes de Valencia ?
Nous continuerons à nous entraîner ici avec le bateau jusqu'à fin octobre. Entre temps, avec Jordi Calafat, Bernard Labro et Nils Frei, nous allons participer à une épreuve de match racing à Genève. Nous déménagerons à Valencia dans le courant 2005 avec les premiers entraînements qui reprendront début avril. En attendant, nombre d'entre nous navigueront sur le circuit match racing, en IMS et en Farr 40.
Qu'est-ce que tu trouves de changé dans la Coupe depuis ta dernière en 1995 ?
D'abord c'est formidable d'être dans une équipe qui a gagné et qui dispose d'une approche différente de ce que j'ai connu auparavant. Bien sûr, les bateaux ont changé, mais l'ambiance reste toujours la même et nous savons que nous partons pour deux à trois années de travail intense. Sinon, je trouve génial ce système de pré-régates, et que la Coupe soit en Europe.
Extrait du palmarès de Yann Gouniot : - America's Cup 1983, 1987, 1992 et 1995 - One Ton Cup, Admiral's Cup - Quatre fois vainqueur du Tour de France à la Voile - Champion du monde de match racing 1994 avec Bertrand Pacé - Circuit Orma 1998-2003 sur Fuji (Loïck Peyron) et Belgacom (Jean Luc Nélias)
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